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Traçabilité des bacs et produits de la pêche, via technologies RFID

Préambule : Ce propos n’a pas la prétention d’apporter des notions techniques sur la RFID, qui n’est pas une fin en soi, mais bien un outil à utiliser dans ce cadre professionnel, si particulier..

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L’un des multiples objectifs de la Politique Commune des Pêches (PCP) est bien d’assurer la traçabilité et le contrôle des produits de la pêche, d’un bout à l’autre de la chaîne d’approvisionnement.

Un des moyens pour garantir le respect de cet engagement consiste à tracer les bacs de criées ou caisses de bord (pour les navires qui les utilisent).

Aujourd’hui, le suivi est assuré par des étiquettes papier, collées sur les bacs et dotées d’un code barre, plus ou moins utilisé. La lecture humaine est souvent privilégiée

Pile de bacs plein de poissons avec étiquettes

Pour tracer ces bacs depuis leur chargement – vide – à bord, jusqu’à leur débarquement sous criée pour la vente puis au transfert au Mareyeur, l’étiquette électronique ou Tag RFID   reste le moyen le plus économique et le plus fiable.

Notre approche est un peu différente.

Nous proposons de fixer définitivement deux tags à des endroits protégés du bac. La durée de vie du bac (entre 3 et 5 ans) avec une centaine de lavage est totalement cohérent avec la durée de vie du tag. Son cout moyen actuel permet d’envisager la disparition ou destruction du bac avec ses tags.
Nous considérons que le point départ de la Traçabilité du bac – et donc du tag – correspond à la sortie du tunnel de lavage = bac propre.

Malgré la diversité des caisses de bord, nous en avons identifié deux types : celles dont le tag sera positionné à l’intérieur du bac (type Knauff – voir un peu plus loin) et celles dont le tag sera positionné à l’extérieur du bac, dans deux collerettes extérieures.

tag positionné à l'extérieur du bac

La RFID   (Radio Fréquence Identification) existe depuis les années 2000, dans les Halles à Marée (ou criées de Pêche). A cette époque, il s’agissait d’améliorer la gestion des bacs contenants le poisson. Les caisses étaient lues sur un tapis-convoyeur, à courte distance (quelques centimètres). Les tags étaient importants, tant en termes de volume que de prix unitaires. On ne parlait pas de Traçabilité à cette époque.

Rapide Historique RFID dans les Criées :

Exemple de la Criée de la Cotinière sur Ile d’Oléron (2001)

Malgré ces presque 20 ans écoulés, les problématiques restent plus ou moins les mêmes, liées à l’environnement de travail - difficile-, qu’il soit à bord ou sous criée :
• Manipulations brutales et répétées,
• Hautes températures dans les machines à laver les bacs (70°C),
• Basses températures dans les chambres froides (-15°C),
• Utilisation de détergents agressifs pour les lavages des bacs,
• Multiplicité des contenants.. caisses (de taille et de volumes distincts), containers, palettes...
• Contact permanent avec le poisson, donc humide et salé
• Environnement « tout inox » (pour éviter la rouille) mais sur lequel les ondes radio ricochent en toute liberté ou anarchie !
Chacune de ces conditions ou cadre de travail, est répulsive pour le milieu de la RFID... c’est sans doute une des raisons qui explique le démarrage tardif..

Exemple d’une Machine à laver industrielle, des caisses.

Aujourd’hui, où les termes de Traçabilité et de sécurité agro-alimentaire, résonnent partout.Il a fallu trouver un support de tag qui supporte ces conditions et qui soit adapté au nouvel environnement numérique de son smartphone, jamais très loin...
Fin 2016, un fondeur de puces silicium RFID, a eu l’idée d’associer un même chip à deux antennes aux fréquences distinctes... et donc lectures possibles à très courte distance (quelques centimètres pour la NFC   et donc le Smartphone) et à longue distance (quelques mètres : en UHF)

Démarches techniques :

Voilà un exemple de tag hybride, à double antennes, où distingue la puce en silicium (la croix noire centrale)

Plusieurs mois de tests divers, y compris avec le fondeur de la puce, ont été nécessaires pour créer, le premier « tag-marée »...
Chants de victoires discrets, car il faut maintenant, coller ce tag sur le bac en plastique (en réalité : PEHD - Poly Ethylène Haute Densité). Trouver la colle qui résiste, définir l’emplacement du tag sur le bac... des essais et encore des essais... surtout que le tag réagit différemment selon qu’il soit dans l’air ou posé sur du bois ou du plastique....

Applications pratiques à bord :

Exemple de bacs taggés et empilés, où l’on distingue le tag collé.

Une fois des résultats satisfaisants obtenus, il faut maintenant définir le ou les schémas logiques de circuits des bacs, afin de satisfaire à la Traçabilité attendue... Finalement, le schéma le plus logique (je n’ai pas dit le plus simple..) correspond au suivi des étapes de la pêche...tel que ci-après :

Le poisson sort de l’eau, (quelques soit le mode de pêche), est trié par Espèce et taille puis vidé, étêté – ou pas - (là encore, selon les espèces et le type de pêche), mis en caisse et souvent pesé à bord. C’est précisément à cette étape, que démarre notre Traçabilité (*). En effet, la caisse de bord reçoit une étiquette imprimée, porteuse de toutes les indications liées au poisson qui est dans la caisse : Espèce, Taille, Qualité, lieu et date de pêche (selon une codification internationale bien établie). De façon simple (bien que ce ne soit pas du tout aussi simple), la trame de pesée est récupérée et les informations écrites dans le tag, durant cette même opération de pesée/impression.

NOTA (*) : Pour les nombreux cas, où la pesée se fait sous criée, la disponibilité de balances à terre, permet de valider cette première étape.

Préparation des bacs en amont :

Pile de bacs plein de poissons avec étiquettes

Cette étape de démarrage est bien entendu précédée par le « taggage » des bacs vides (propre mais usagé ou neuf) afin de leur donner une identité propre et unique, à la quelle sera associée celle de la caisse pleine...
Ensuite, il « suffit » de définir les étapes de lecture suivantes...via des portiques judicieusement placés sur le parcours.. sur un convoyeur à la débarque, à l’entrée de la criée, à la mise en stock froid, au moment de la vente, à la livraison chez le mareyeur et enfin de retour à la machine à laver...vides et sales. Etape finale de remise à zéro de la mémoire du tag avec enregistrement d’un cycle de lavage supplémentaire pour comptabilisation et suivi sanitaire.

Circuit des bacs à l’intérieur et à l’extérieur de la Criée :

Circuit des bacs à l’intérieur et à l’extérieur de la Criée

Quasiment à chaque étape, une lecture unitaire est possible via un smartphone, doté de l’application idoine qui saura lire et traiter cette information.
Une suite logicielle spécifique enregistre les flux de données dans une base de données et peux ensuite s’interfacer avec un ERP local.

Smartphone

Ce qu’il reste à faire :

caisse blanche à usage unique, en Polyester expansé

Afin de réaliser cette Traçabilité « du filet à la fourchette », il reste la dernière étape de constitution de la caisse blanche à usage unique, en Polyester expansé, dans laquelle le mareyeur place son produit préparé, expédié chez le poissonnier ou la grande surface, client final...
Des logiciels de traçabilité existent pour assurer et vérifier l’origine du poisson (souvent issu de plusieurs bateaux ou criées). Il reste à valider le lien entre ces différents acteurs. Démarche en cours.

Une piste de réflexion, La BlockChain et la RFID... un mariage de raison...

Contrairement à la réputation sulfureuse qui accompagne la BlockChain avec les bitcoins, cette technologie peut être utilisée pour la Traçabilité sécurisée des produits de la Mer.
La RFID via les bacs tagués assure en effet un suivi horodaté précis des évènements (réception des bacs pleins, identification des contenus, transvasement du contenu pour préparation, constitution du lot à vendre, mise en caisse polyester, étiquetage avec étiquette papier + RFID, expédition tracée)
La Blockchain valide chaque étape par un smart contract unique et certifie chaque maillon de la chaine.

La visualisation se fait via un site web, dédié et accessible de n’importe où, avec les autorisations idoines naturellement.
Dans ce contexte de Blockchain, on utilise Ethereum, une plateforme globale et open-source pour des applications décentralisées. Sur Ethereum, on peut écrire du code qui contrôle un actif numérique (ou Smart Contract), qui s’exécute exactement comme il a été programmé et qui est accessible partout dans le monde. Le langage utilisé est SOLIDITY.

Solidity est un langage haut-niveau, orienté objet dédié à l’implémentation de smart contracts. Les smart contracts (littéralement contrats intelligents) sont des programmes qui régissent le comportement de comptes dans l’état d’Ethereum.
Solidity a été influencé par C++, Python et JavaScript et est conçu pour cibler la machine virtuelle Ethereum (EVM).

La BlockChain et la RFID...


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