« Le VMS »
Crée par l’Europe début des années 2000, le VMS (Vessel Monitoring System) est un des outils de surveillance et de collecte des informations issues des navires de pêche. Depuis 2009, tous les navires européens de plus de 15m sont réglementairement obligés d’être équipé de terminaux VMS.
Progressivement et notamment sous l’égide de la FAO , le VMS a largement dépassé les frontières de l’Europe.
Ce terminal, ou balise, doit transmettre, à minima toutes les 2 heures, ses latitude et longitude, son cap et sa vitesse, au-delà des données fixes d’identité du navire. Le format des données est défini (NAF ) mais il sera amené à évoluer dans les années qui viennent.
Initialement, les balises VMS utilisaient uniquement le support des satellites mais depuis quelques années, le support du GPRS (GSM ) ou 2G est accepté par les Autorités de Pêche. (voir photos des balises actuelles – ci-dessous). Ce sont des balises, dites « hybrides » incluant, outre le modem GNSS [comme le GPS (USA), GLONASS (Russe), BEIDOU (Chinois) et maintenant GALILEO (Europe)], un modem satellite (Iridium ou Inmarsat) et un modem GPRS .
Le type de modem GNSS devient important, car de sa qualité dépend la précision de localisation et son degré de rafraichissement, selon les constellations utilisées.
De plus en plus de balises VMS embarquent maintenant plusieurs modems GNSS afin d’apporter une meilleure précision issue des différentes constellations utilisées.
De même, le ou les opérateurs mobiles utilisés en GPRS, sont plus ou moins performants en matière de rafraichissement de l’information.
Très souvent, la carte électronique accepte 2 cartes SIM (pour 2 opérateurs distincts, un local et un remote) .
En matière de constellations satellites de communications, soulignons les progrès réalisés par Iridium, avec sa nouvelle constellation dite NEXT, la seule à s’affranchir de gateways, depuis début 2019. Cet aspect est important en cas de catastrophe naturelle, privant une région du globe de ses infrastructures au sol.
La constellation GLOBALSTAR (utilisée notamment pour les services SPOT) offre maintenant une alternative crédible pour le VMS de la flotte artisanale, notamment en matière de coût de communications. On regrettera le coté SIMPLEX pour les datas (mais pas pour la Voix qui est en duplex). Néanmoins, l’opérateur est en phase d’upgrade de ce service avec la mise en place prochaine d’un ACK pour la réception des messages VMS.
Sur un plan mondial, la majorité des navires de pêche de taille supérieure à 15 m (environ 1 million) sont équipés de VMS. Dans certains cas et, malgré une législation locale en place, l’équipement de la flotte de pêche en VMS a pris du retard, essentiellement pour des raisons politiques (Exemple Algérie).
L’Algérie tergiverse depuis 10 ans, entre le VMS et l’AIS . Un contrat signé en 2009, avec un fournisseur coréen n’a toujours pas été validé et serait toujours en phase de procès, malgré les injonctions répétées de la FAO et de la Commission Européenne, via la DG Mare.
D’autres pays, comme la péninsule Arabique, ont des supports réglementaires insuffisamment précis pour appuyer cette mise en place ou encore des exigences techniques mal adaptées aux technologies existantes. C’est le cas du Sultanat d’Oman, qui dispose de la plus grande flotte de pêche industrielle du Golfe (prés de 800 navires) dont plusieurs dizaines de navires de pêche ont été équipé de balises VMS ARGOS, puis IRIDIUM. Ensuite la constellation IRIDIUM a été interdite (pour des raisons politiques). Malgré un nouvel Appel d’offres lancé début 2019, l’équipement de cette flotte demeure incertain compte-tenu des conditions draconiennes imposées. Il s’agit notamment de la forte suggestion d’utiliser la constellation THURAYA dont les capacités VMS (et donc SBD) sont fortement limitées, malgré ses nouveaux modem M2M.
Le challenge de cette prochaine décade sera la flotte artisanale, de taille inférieure à 12m avec des solutions peu couteuses et riche en fonctions de sécurité.
Le futur du VMS :
Union VMS est un projet européen dont l’objectif est de proposer un VMS en open-source et gratuit. Ce projet Union VMS croit fermement que la coopération est la seule façon de définir un niveau de cohérence entre les États Membres. Sous l’autorité et le financement e la DG Mare, le chef de projet est la Suède.
Cela reste, pour l’instant, des projets mais nul doute que les implémentations ultérieures modifieront le paysage du VMS et très probablement des balises VMS actuelles.
Le VMS est considéré, à juste titre, comme un des principaux outils utilisés pour le MCS (Monitoring, Contrôle et Surveillance) et de mieux en mieux accepté par les pêcheurs. Couplé aux fonctions ERS , voire AIS , le potentiel d’évolutions est immense et permettrait d’améliorer la qualité des Logbooks, mieux gérer l’effort de pêche, et la compréhension de la dynamique des flottes autant que celle des navires individuels, sans parler de l’impact sur la diminution de la Pêche illégale (IUU).
Le calendrier de ce projet est lié à la coopération croissante entre les Etats Membres et la Commission Européenne, autant que le changement radical d’échange de données entre les parties dû à l’introduction de FLUX , Fisheries Language for Universal eXchange.
Tous les États Membres sont connectés entre eux via FLUX. Ils sont devenus plus dépendants entre eux pour devenir un système harmonieux…une leçon tirée des premières tentatives d’introduction du Logbook Electronique. Chacun des Etats membres a en effet développé son propre Logbook sur la base XML demandée mais il en résulte une certaine cacophonie d’échanges entre les Etats Membres aujourd’hui.
Le projet U-VMS s’inscrit plus largement dans le projet FOCUS ( Fisheries Open Source Solution) et sa communauté de développeurs en logiciel libre.
Cela reste, pour l’instant, des projets mais nul doute que les implémentations ultérieures modifieront le paysage du VMS et très probablement des balises VMS actuelles.